Shâkuntalâ (qui signifie « protégée des oiseaux » en langue sanskrite), est un personnage de la littérature indienne ancienne, notamment mise en scène dans la pièce sanskrite « Abhijnanashakuntala » de Kalidasa. Il s'agit d'une jeune femme d'origine divine qui tombe amoureuse du roi Dushyanta. La pièce raconte l'histoire de leur amour, de leur séparation et de leurs éventuelles retrouvailles. Sakountala est souvent considérée comme un symbole de féminité idéale et d’amour romantique dans la culture indienne.
Pourquoi Sakuntala par Camille Claudel ?
Camille Claudel est seulement âgée de 22 ans lorsqu'elle entreprend la création de ce groupe qui s’inspire du drame du poète hindou Kâlidâsa. L'épopée mythologique venait d’être publiée dans une nouvelle traduction et Camille s'est laissée séduire par le destin tragique de cette princesse indienne victime d’une malédiction liée à la perte de l'alliance de son époux, le roi Dushyuanta.
Camille Claudel choisit d'interpréter le moment des retrouvailles, lorsque Dushyuanta implore le pardon de Shakountala. Cette posture pourrait autant évoquer une séparation entre deux amants, tant la douleur émotionnelle se propage aux postures de soumission et de peine des deux personnages.
Certains érudits ont fait la liaison entre le Baiser de Rodin et ce groupe créé alors que Camille était l'élève du maître. Mais Paul Claudel s’est opposé à cette théorie, considérant que Rodin avait placé l'homme de son groupe dans une posture dominatrice, alors que chez Camille l'homme est implorant, voire à la merci des désirs de Sakountala.
Si la création de Camille Claudel est achevée en 1888 et présentée au Salon des artistes français, il faudra attendre 1905 pour que Sakountala soit réalisé en marbre et rebaptisé Vertumne et Pomone. Cette sculpture est de nos jours visible au musée Rodin.
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