Camille Claudel morte de quoi ?

Camille Claudel est déclarée morte le 19 octobre 1943. Si vous souhaitez connaître la cause de la mort de Camille Claudel, il faudra aussi vous intéresser à la suite, car elle est à l’image de ses trente années d’internement : inhumaine.

Causes de la mort de Camille Claudel

Camille Claudel est morte le 19 octobre 1943. Le même jour, à 11 heures 30 du matin, Paul Claudel recevait un télégramme du médecin-chef de l’Asile de Montdevergues qui le prévenait ainsi : « Sœur très fatiguée - Stop - Jours en danger - Stop ». Ensuite, à 17 heures, toujours le 19 octobre, un autre télégramme est adressé à Paul Claudel : « Votre sœur décédée - Stop - Inhumation Jeudi 21 octobre - Stop ». L’abbé Félix Boutin se chargea de l’office et le corps de Camille Claudel fut enterré dans la fosse commune du cimetière de Montfavet réservée aux malades de l’asile. Sur le tas de terre retournée une simple crois fut plantée portant cette inscription : « 1943 - 392 ». Pas de nom, avant qu’un pelleteuse, quelques années plus tard, viennent récupérer les ossements de tous les morts de l’asile pour les stocker dans une autre partie du cimetière.  

Mort de Camille Claudel : ictus apoplectique

Le registre de l’hôpital psychiatrique de Montdevergues précise les choses ainsi : « Camille Claudel décédée le 19 octobre 1943, à 14h : causes ictus apoplectique ». Un ictus apoplectique étant le mot savant pour nommer une attaque cérébrale, accompagnée d'une perte de connaissance. L’état de santé général de Camille Claudel s’étant dégradée, compte tenu des conditions d’hygiène et de vie en ces temps de guerre, cette attaque fut fatale. Il faut savoir qu’en raison du conflit de la seconde guerre mondiale, les asiles étaient rationnées et ne recevait plus en quantité suffisante de quoi nourrir tous les pensionnaires. Les asiles devaient s’organiser pour cultiver leur propre potager, détenir un poulailler et quelques arbres fruitiers, mais les récoltes étaient hasardeuses et les bras peu efficaces... Camille Claudel aura donc vécu les deux guerres mondiales (14-18 et 39-45) enfermée dans un asile, mais n’aura pas survécu à la seconde.

Après la mort de Camille Claudel

Une fois sa sœur enterrée, Paul Claudel envoie la somme de 500 francs à l’abbé Boutin pour services rendus. Puis, ce n’est qu’en 1947, que Paul Claudel s’inquiète de faire enterrer Camille plus dignement. Il écrit au curé de Montfavet pour lui signifier son désir de transférer le corps de sa sœur dans une tombe individuelle et le curé lui répond que c’est à lui de se renseigner au sujet du coût d’un nouveau cercueil, d’une pierre tombale et  d’une concession dans le cimetière le plus proche. Le curé indique le nom des pompes funèbres Roblot, mais jamais Paul Claudel ne donna suite à ce courrier. Il fera parvenir à l’abbé Boutin la somme de 10 000 francs en janvier 1948 pour la célébration de quelques messes, et le corps de Camille Claudel ne bougera pas de la fosse commune.

En 1962, soit sept ans après la mort de Paul Claudel, le fils aîné trouve la lettre du curé et se rapproche du bureau des cimetières de la mairie d’Avignon, en prétextant vouloir respecter la volonté de son défunt père, c’est-à-dire accorder à Camille une sépulture moins anonyme. Malheureusement, la mairie d’Avignon fait savoir que le carré réservé aux pensionnaires de l’asile de Montfavet a été réquisitionné et les restes des cadavres empilés dans un autre endroit du cimetière

Un cénotaphe pour se souvenir de Camille Claudel

Un cénotaphe est un monument funéraire érigé en l'honneur de personnes décédées, mais dont les restes ne sont pas présents sur le site. Il s'agit généralement d'un mémorial symbolique en mémoire de personnes disparues ou décédées dans des circonstances particulières, telles que des soldats tombés au combat et dont les corps n'ont pas pu être retrouvés, ou les fous que les familles ont oubliés. Les cénotaphes sont souvent utilisés comme lieux de commémoration et de recueillement. 

C’est donc un cénotaphe en mémoire de Camille Claudel qui fut inauguré le 25 octobre 2008, au cimetière de Montfavet. Cette initiative menée par Reine-Marie Paris accorde un peu plus de lumière au destin tragique de cette artiste de génie, mais assombrit également le tableau d’une famille, et de son représentant principal, Paul Claudel, qui, en bon catholique, aura laissé sa sœur enfermée durant 30 ans dans un asile, et le corps de celle-ci disparaître sous les griffes d’une pelleteuse de chantier.

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