« Elle a été la seule femme que j’ai passionnément aimée, celle qui a joué dans ma vie tout le rôle qu’une femme pouvait y jouer. »
La femme dont parle Paul Claudel, il ne l’épousa pas. Rencontrée alors qu’il était en poste en Chine, le consul Claudel devient l’amant d’une femme et forme presque un ménage à trois, symbolisé par cette course poursuite digne d’une comédie de boulevard : lorsque Rosalie Vetch décide de quitter son mari et son amant, les deux hommes entament la poursuite en duo à travers les continents.
Paul Claudel et sa découverte du corps de la femme
Paul Claudel rencontre Rosalie Vetch 1900, à l’occasion d’une traversée en direction de la Chine. Paul Claudel a été nommé vice-consul de France dans la ville de Fou-Tchéou, et après on s’étonne où se perd l’argent de nos impôts. Rosalie Vetch est une femme mariée, maman de quatre enfants, et c’est elle qui va expliquer que la religion n’est pas la bonne option pour rassasier une libido et que la poésie n’a jamais fait bander les hommes. Rosalie Vetch devient donc l’initiatrice de Paul Claudel, elle lui fait découvrir, dans le cadre exotique de l’Empire du milieu, les différentes régions érogène de l’Empire des sens. La relation adultérine durera 4 ans, jusqu’à ce que Rosalie lassée du mari et de l’amant, quitte la Chine le ventre plein (pas de poissons crus ou de noms, mais d’une petite fille en gestation).
Louise Vetch naît en janvier 1905 dans le plus grand secret, Paul Claudel arguant que sa maîtresse l’avait tenu à l’écart de cette naissance. Dépité, mais résolu à fonder une famille normalement, Paul Claudel demandera, à distance, qu’on lui trouve une femme sans risques, ce qui sera fait en 1906. Le mariage sera rapidement organisé en décembre de la même année, cinq enfants naîtront de cette idylle arrangée, les médisants affirmant que Paul jouissait en fermant les yeux pour mieux s’imaginer entre les cuisses de Rosalie.
Rosalie Vetch renouera avec Paul en 1917 et à partir de cette date, les deux anciens amants s’écriront souvent, jusqu’en 1951 (année de la mort de Rosalie). Il est à noter que c’est également en 1951, que Paul Claudel rappellera par écrit que « les dons superbes » de sa sœur Camille ne lui avaient servi à rien, qu’elle n’avait réussi qu’à aboutir à un échec complet, , alors « que moi, j’ai abouti à un résultat »...
Louise Vetch : pas rancunière
Louis Vetch a mis en vente en 1958 les 190 lettres que ses parents échangèrent après leurs retrouvailles. Ces lettres ont permis de mieux appréhender la personnalité plus que complexe de celui qui a jugé les avortements de sa sœur Camille dignes de châtiment, alors que ses frasques passées furent transcender par la grâce de la création théâtrale (cf. notamment Le partage de midi).
Moralité : si le chrétien déclaré sait tendre l’autre joue, quand il s’agit de recevoir un baiser de sa maîtresse, c’est plus agréable.
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